Couverture Imposture

L’imposture ou la fausse monnaie est un essai de critique littéraire consacré à quelques romans de Jacques Chessex et à leur réception critique. Le ton est polémique, le but du livre est de montrer, exemples à l’appui, à quel point un auteur, pourtant réputé, peut tomber dans l’invraisemblable, le grotesque involontaire, le kitch, lorsqu’il veut à la fois séduire et choquer, à n’importe quel prix.

L’étude dénonce le goût de Chessex pour les postures : provocation, sagesse, érotisme mystique… Tout ceci aboutit à une gesticulation grotesque : « Et il arrivait à Jonas de regretter de n’être pas né dans un bordel ou un camp de concentration, où il aurait au moins ressenti la complicité des siens. » ( Jonas, p. 17)

L’ouvrage dénonce aussi la complicité des commentateurs de la scène culturelle qui collaborent à l’édification de la statue de l’auteur en génie inspiré, en prophète contestataire, en ennemi du « système » qui pourtant le porte aux nues…

« Jérôme Garcin : Tu as fait beaucoup plus de bruit, et beaucoup plus de mal au pouvoir que des écrivains appartenant à un parti politique, que des écrivains engagés ou se disant tels.

Jacques Chessex : J’en suis persuadé, parce que le consensus de la bourgeoisie, c’est de ne rien dire, c’est de ne pas montrer la faille, le bât qui blesse. Or depuis dix ans, sans cesse, j’ai montré cette faille, dénoncé un certain nombre de tares, d’hypocrisies et d’horreurs. »

La réponse de Chessex a été cinglante. Son pamphlet caricaturait le critique en écrivain raté et jaloux qui tente de faire du bruit en s’attaquant à la figure du Maître. Cette version a été adoptée par les médias qui ont évité de réfléchir aux fondements de la critique et à la pertinence – ou non – des exemples.